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Bonjour à tous
On dit qu’après la pluie vient le soleil, mais ces derniers jours il fallait habiter en altitude pour que le dicton se vérifie pleinement. Aujourd'hui le brouillard fut épais et notre ferme, déjà assez isolée en temps normal, semblait vraiment coupée du monde… Ceci dit quand on voit comment évolue ce dernier, je me surprends parfois à souhaiter que ce soit effectivement le cas et que l’actualité qui nous parvient depuis l’autre côté de la grisaille ne soit qu’une fiction cynique, née d’un cerveau un peu perturbé. Je m’imagine alors que le retour du soleil ramènerait non seulement un ciel dégagé, mais aussi une clarté morale, chaleur humaine et bon sens. L’espoir fait vivre…
Ceci dit, il y a parfois aussi de bonnes surprises et la culture des poires de terres en fait partie cette année ! Lundi, on s’était dit : «allez, on creuse un coup pour voir...» et bingo ! le premier plant nous en a fourni plus de 2 kg ! Nous avons donc enchaîne sur cette belle lancée et récolté de quoi mettre une portion dans chaque panier de la semaine.
Les abonnés de longue date auront déjà eu l’occasion de les déguster, mais voici quelques infos pour les nouveaux (et un rappel pour les autres.. l’année dernière était pas top pour le Yacon).
La poire de terre, Yacon de son vrai nom (et même "Smallanthus sonchifolius" pour les intellos), fait partie de la famille des asteracées (comme le topinambour.. ou les marguerites). Comme les pommes de terres, le yacon nous vient d’Amérique latine où il pousse aussi à l'état sauvage. La culture est en principe assez facile et peut offrir de bons rendements, mais la multiplication des plants et la récolte sont plus compliqués et la capacité de conservation largement moins bonne que pour les pommes de terres (auxquelles on ne devrait pas le comparer puisque les deux tubercules n'ont sur le fond rien en commun).
On s’y est donc peu intéressé sous nos latitudes jusque là.. à tort selon notre avis car ce tubercule super croquant mérite l’effort que constitue sa récolte. Riche en inuline, il est toléré par les diabétiques (probablement aussi pour ceux qui suivent un régime sans hydrates de carbone..), réputé (super-)bénéfique pour notre microbiote et offre un arôme délicat et une texture croquante, même après cuisson .
Commercialement on peut le trouver sous forme de sirop édulcorant comme alternative au sucre…
Mais alors que faire de ces tubercules ? Voici un petit Yaka du Yacon: Bien nettoyé, il est inutile de le peler. Ajoutez-en de fines tranches crues à une salade p.ex. On peut aussi le faire revenir avec un peu de beurre, une pointe sel, une cuillère de miel, un peu de piment (peu, si on veut pas écraser le goût du tubercule) et quelques éclats de noix (d’ici ou d’ailleurs)...ou l’ajouter dans une fricassée de légumes, le cuire avec de la mizuna ou du pak choi (vous devriez avoir l’un ou l’autre dans votre panier), en ajouter dans un gratin de pommes de terres (les deux textures différentes sont intéressantes) ou laisser libre cours à votre imagination pour repousser les limites de l’exploration culinaire.
Si on le conserve quelque temps à température ambiante le tubercule devrait devenir plus doux et alors convenir aussi pour des recettes sucrées ou une salade de fruits, j’avoue n’avoir pas vraiment testé.
Si on disait qu’il a aussi la capacité de chasser le brouillard qui tend à envahir nos esprits en période de grisaille (météorologique ou métaphorique)? Alors le contenu de ce panier contribuerait à le rendre le monde un (tout petit) peu meilleur ? (Parfois il faut se contenter de peu)
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